Qu’est-ce que le renouvellement urbain ?

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Qu’est-ce que le renouvellement urbain ?

La rénovation urbaine est le rajeunissement planifié des zones urbaines. Il implique généralement la démolition, la reconstruction et/ou le réaménagement. Ainsi, il peut s’agir de transformer des infrastructures urbaines. Mais aussi d’initier des projets de logements sociaux, de dynamiser le tissu économique ou améliorer le réseau des transports.

Le renouvellement urbain inclut notamment le concept de rénovation urbaine, terme très connu des urbanistes. Alors, nous allons d’abord nous focaliser sur ce concept avant d’étudier ensuite la densification urbaine. Cette dernière constitue une approche plus récente, qui vise à répondre à l’objectif fixé par le gouvernement français de zéro artificialisation nette.

Qu’est-ce que la rénovation urbaine ?

En effet, le terme « rénovation urbaine » a été utilisé pour la première fois en 1932 par un comité conjoint de l’American Sociological Society et de l’American Association for Adult Education. Ainsi, les objectifs de la rénovation urbaine sont souvent de venir à bout des dégradations urbaines, et de repenser l’intégration urbaine de certains quartiers . Mais aussi de supprimer les bâtiments et les infrastructures obsolètes, d’améliorer l’esthétique urbaine. Par ailleurs, il s’agit également de renouveler les espaces publics et de promouvoir le développement économique et social d’un territoire.

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Les politiques de rénovation urbaine peuvent apporter de nouveaux services et équipements publics à des zones urbaines qui, auparavant, étaient peut-être mal desservies par la ville ou non desservies sur des quartiers complets. En France, c’est l’ANRU, l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine qui encourage et subventionne les projets de rénovation urbaine. Cette agence a été créée par l’article 10 de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine

Renouvellement urbain et densification

Les urbanistes tentent de créer des quartiers denses. Ils doivent être moins dominés par les voitures que l’étalement urbain traditionnel, et doivent préserver les espaces naturels périphériques par la maîtrise de l’étalement foncier. Donc, l’objectif est d’encourager une utilisation plus efficace des infrastructures urbaines, et d’optimiser le foncier existant ou disponible. La rénovation urbaine peut améliorer l’apparence et la fonction d’une zone par la réhabilitation de logements, la fourniture de divers services publics tels que les écoles, les transports en commun ou le développement commercial.

D’autre part, la densification urbaine a un objectif environnemental également. L’objectif est de lutter contre l’artificialisation du sol causée par l’étalement urbain. Ainsi, les banlieues pavillonnaires ont tendance à gagner en hauteur. Elles se dotent par la même d’infrastructures publiques, de commerces, de zones économiques… L’espace public se modernise également. Cette densification urbaine est pensée par des urbanistes.

Redynamisation urbaine

Ainsi, dans certains cas, plus rares, le renouvellement urbain peut prendre la forme d’une redynamisation urbaine. C’est souvent le cas des Opérations d’Intérêt National (OIN), qui sont coordonnées par des Etablissements Publics d’Aménagement (EPA). L’objectif est alors de transformer un quartier existant par une politique d’aménagement foncier. Il s’agit régulièrement de quartiers stratégiques, comme le port de Marseille et son hinterland. Par exemple, ceux-ci sont concernés par l’opération Euroméditerranée. Dans ce cas, le renouvellement urbain a également une vocation économique marquée.

lutte contre l’habitat indigne et dégradé

le renouvellement urbain passe également par la rénovation immobilière de certains quartiers très dégradés, où les exemples d’habitat vétuste et dangereux se multiplient, occasionnant parfois de terribles drames, comme celui survenu en 2018, rue d’Aubagne à Marseille, où l’effondrement de deux immeubles fit 8 morts.

Afin de transformer radicalement ces habitats dégradés, que l’on retrouve souvent à l’échelle de quartiers entiers, l’agglomération marseillaise s’est dotée d’un outil idoine, la SPLA IN, qui a pour mission de piloter la rénovation immobilière du centre ville, et de lutter contre l’habitat indigne. L’unanimité politique s’est faite autour de ce projet, la Métropole Aix-Marseille, l’Etat représenté par l’EPA Euroméditerranée, et la Ville de Marseille, étant au capital de cette nouvelle structure.

Quel type de renouvellement urbain est-il à l’oeuvre ?

Le type de renouvellement urbaine entrepris varie en fonction de l’environnement urbain, du pays en question et donc des politiques de développement urbain à l’oeuvre.

Dans la rénovation urbaine, certains  bâtiments sont démolies et d’autres sont rénovées pour correspondre à une esthétique moderne, aux normes actuelles de sécurité et de salubrité, et à une amélioration plus générale des conditions de vie.

La rénovation urbaine peut s’avérer coûteuse et ne parvient pas toujours à améliorer l’environnement urbain de la manière prévue, ce qui accroît souvent les problèmes sociaux tels que le chômage et la criminalité. En effet, la rénovation urbaine n’est pas pensée en profondeur à l’échelle de la ville, voire même d’un quartier. Il s’agit juste d’améliorer l’existant.

Alors qu’un projet de renouvellement urbain peut être plus large et repenser la ville, notamment en réduisant la densité, en repensant le maillage des transports et l’accessibilité, l’intégration de ces quartiers, en promouvant la mixité fonctionnelle et l’arrivée de nouvelles activités, en développant des équipements culturels et sportifs. Ces projets de renouvellement urbain intègre aussi la dimension d’accompagnement social, économique et culturel, ce qui permet de les ancrer dans une mutation profonde, vertueuse et durable du tissu urbain dans le cas des grands ensembles.

Ainsi, de nombreuses villes ont réussi à mener à bien des projets de renouvellement urbain. Et ce, grâce à une planification minutieuse et à l’apport des urbanistes, architectes, chefs d’entreprise…

Renouvellement urbain : entre phénomène spontané et concertation publique ?

Le type de régénération le plus courant est la densification du tissu urbain actuel. La ville se développe et se transforme d’elle-même, du fait de la mutation du tissu urbain.

Démolition et reconstruction

Concrètement, le renouvellement urbain peut prendre plusieurs formes. Il peut s’agir de la démolition et de la reconstruction d’un immeuble, d’une maison ou d’un ensemble d’immeubles par un promoteur immobilier qui agit de façon spontanée.

Transformation de friches industrielles en éco-quartiers

Le renouvellement urbain peut également être le fait d’une transformation de l’espace. Avec la désindustrialisation à l’oeuvre en France depuis les années 1970, de nombreuses friches industrielles ont vu le jour. La construction sur des friches industrielles est une pratique courante du renouvellement urbain. L’Etat a même encouragé ce type de pratiques qui consomme des terres polluées. Plutôt que l’artificialisation de terres arables ou de zones naturelles. Evidemment, construire sur une friche industrielle passe également par la dépollution du site quand c’est nécessaire.

Dans un souci de développement urbain, reconstruire la ville sur elle-même sans consommer de nouveaux terrains vierges, est une réponse apportée à l’étalement urbain. La plupart du temps, il est plus coûteux de démolir pour reconstruire ou de changer l’usage des bâtiments existants que de construire sur des parcelles libres.

Renouvellement spontané et gentrification

Le renouvellement spontané des villes ne se produit que dans les zones les plus attrayantes, où l’augmentation des prix des logements est généralement le résultat de la réussite de ce renouvellement, et entraîne fréquemment une ségrégation sociale. Les deux cas emblématiques de la gentrification sont les villes de New York et Paris, où les prix de l’immobilier sont montés en flèche.

Ce type de phénomène de renouvellement urbain porte un nom. Il s’agit de la gentrification. Elle est souvent le fait de classes moyennes et aisées. Ces populations choisissent pour des raisons objectives d’investir un quartier pour l’améliorer. Alors, la raison peut être la centralité géographique, la proximité d’un établissement culturel majeur ou d’un centre d’affaires.

Cette gentrification peut aussi être le résultat d’un phénomène encouragé par les pouvoirs publics comme des communes qui deviennent marchand de biens pour contrôler et encourager cette gentrification.

Cette forme de renouvellement urbain se réalise souvent sans volonté directe. Il s’agit de processus informels. En effet, la gentrification est une des seules formes de renouvellement urbain qui n’implique aucun urbaniste, aucun architecte, très rarement une institution publique. Et c’est bien la seule !

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